Présentation de « Olivier et le Petit Peuple – tome 3 »

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Olivier et le Petit Peuple – tome 3

de A.C. Vauclaire

Présentation de l’ouvrage

Editeur

Auto édition Amazon

Date de parution

6 avril 2021

Broché

464 pages

4e de couverture

Le voyage continue ! Entrainés dans une course folle, Olivier et ses amis traversent les mondes et les époques à une allure vertigineuse. Quittant Ignota Terra pour sauver une fée, cette fois encore ils vont devoir faire preuve de beaucoup de courage pour surmonter les embûches du Mal. L’échec ne leur est pas permis ; Olivier doit terminer sa quête et, coûte que coûte, réaliser sa destinée. Puisse la Magie soutenir ses pas !

Extrait du livre

« …Chapitre 1

L’installation du Petit Peuple sur Ignota Terra demande peu de temps.

Elfes, fées, lutins et nains reprennent un peu leur souffle et quelques couleurs sur leurs visages aux traits tirés, regardent tout autour d’eux avec curiosité.

Les fées lissent leurs longs cheveux et leurs ailes chiffonnées qu’une brise légère vient soulever avec délicatesse.

Ainsi donc c’est ici qu’ils vont vivre…

Les animaux mythiques, eux, ne sont pas attardés.

Aussitôt libérés du Monde d’En-Bas, ils se sont enfuis pour aller investir les profondeurs de la forêt.

Des myriades d’oiseaux chantent dans les feuillages et sautillent sur les branches sans oser encore s’approcher d’eux.

Pour l’instant, ils observent les nouveaux arrivants.

Le soleil joue à travers les grands arbres. Il inonde une fougère, un filet d’eau chantant, une feuille vernissée.

La magie du Petit Peuple est puissante.

Un coup de baguette magique, un peu de poussière de fée, un charme murmuré, suffisent parfois à bâtir un abri ou un palais.

Ils trouvent leur place naturellement dans ce décor féerique.

Ils s’y fondent et s’y intègrent comme une évidence, comme si leur place avait été inscrite ici depuis des temps immémoriaux.

La minuscule grotte par laquelle ils sont arrivés a remplacé l’Arbre aux fées.

Les bulles dans lesquelles naissent les fées s’accrochent désormais aux stalactites de son plafond, protégées des pluies et des tempêtes.

La petite plage intérieure de sable doux a pris la place de la chambre secrète.

Hêtra y a déjà placé sa table, ses instruments et les grimoires les plus secrets.

Enfin, elle en a verrouillé les deux entrées y donnant accès à l’aide d’un puissant rituel, se réservant le droit d’en accorder l’entrée ou bien de l’interdire.

Olivier, quant à lui, est partout à la fois sans se fixer à aucun endroit en particulier.

En compagnie de Merlin et de Clément, il passe d’un peuple à l’autre, distribuant généreusement conseils et encouragements.

– N’oubliez pas de rendre invisibles les villages et les royaumes. Nous ne savons pas si l’endroit est habité.

– Entendu, Olivier ! Et toi, tu ne te construis pas d’habitation ? Aimerais-tu que nous t’aidions à bâtir ta maison ?

– C’est vraiment gentil, les amis, mais je ne sais pas encore où je m’installerai.

Etonnant d’ailleurs ce flottement qui l’étreint.

Et si, finalement, sa place n’était pas ici ?

Le Petit Peuple s’active dans tout le secteur.

Quelques instants plus tard, aucune personne qui n’y aurait pas été expressément invitée ne peut plus distinguer aucune de leurs constructions.

Si un promeneur venait à passer dans le bois, il ne verrait que la nature environnante où foisonnent les fougères, les lamiers, les ronciers et les champignons au milieu des arbres et, plus bas, après avoir longé le ravin du ruisseau, deux mignonnes petites cascades, l’une agrémentée d’un bassin ressemblant à un écrin de verdure, tout tapissé de mousses, de lichens, de lierres et d’une explosion de fougères aux espèces variées, la seconde, plus sobre, fruit d’un ruisseau jouant en escaliers.

– Parfait !

Maintenant qu’il n’a plus à s’inquiéter pour eux, il va pouvoir essayer de comprendre de quoi il retourne et où ils sont.

Il est à mi-pente dans le talus quand il entend un bruit de pas plus haut.

– Mince ! Qu’est-ce que cela encore ?!

Olivier grimpe sans bruit, s’accrochant aux troncs et aux branches tombantes, aux tiges des fragons.

Un homme d’un certain âge se promène le long de la ravine en faisant attention de ne pas chuter quinze mètres plus bas.

Il est vêtu d’un pantalon de couleur sombre, d’une parka et de solides chaussures de montagne.

Autant d’habits que l’on porterait sur Terre pour aller en forêt…

Olivier le voit fourrager dans les feuilles à l’aide de son bâton de marche en marmonnant.

On dirait qu’il cherche quelque chose.

Olivier tend l’oreille. Il l’entend sans pouvoir toutefois distinguer ce qu’il dit.

Il lui faut prendre le risque de s’approcher encore, d’aller à sa rencontre.

– Bon sang de bois ! C’est pourtant la saison. Il devrait bien y avoir quelques girolles ici.

Les champignons !

Ils s’en sont faits un festin en arrivant…

Le vieux n’a pas ses yeux dans sa poche.

– Dis-donc, gamin, tu peux sortir de là, je ne te mangerai pas !

Vu !

– Bonjour, monsieur !

– Tu n’as pas de panier ?

– Non.

– Bon. Bizarre. Tant pis !

Olivier l’observe en cherchant à comprendre…

Cet homme qui le questionne parle français !

– Monsieur, cela va peut-être vous semblant étrange mais… Où suis-je ?

Le regard du vieux se fait plus amical.

– Es-tu perdu, mon gars ?

– On peut le dire !

– Tu es en Gironde, en forêt de Bieujac, près de la Grotte des Poupettes.

– Je vois. Merci infiniment. Belle journée à vous !

Et Olivier s’éloigne sans demander son reste.

– Curieux gamin !

Le vieil homme le suit un instant du regard avant de retourner à sa quête initiale.

Olivier, lui, a besoin de comprendre.

Apparemment, ils sont toujours sur Terre.

La longue marche dans le Monde d’En-Bas n’a servi qu’à faire sortir le Petit Peuple des Domaines, à le ramener tout entier dans le monde des hommes.

Pourquoi ?

Heureusement qu’il a demandé à ses amis de se protéger !

Pour le coup, il s’en voudrait presque de les avoir ainsi mis en danger.

– Il faut que j’en parle à Merlin !

Chapitre 2

Le vieil homme a regardé Olivier s’éloigner quasiment au pas de course.

Il n’a plus cette vitalité qui lui permettait à lui aussi de cavaler dans la forêt sans tenir compte des creux, des montées et des dénivelés.

Les années ont défilé à toute allure sans qu’il en ait conscience.

Aujourd’hui, c’est un autre dans la fougue de la jeunesse qui arpente les bois.

– Il a l’air sympathique. Je veux bien partager mon terrain de jeux avec lui. La forêt est vaste. Nous ne risquons pas de nous marcher beaucoup sur les pieds !

Il passe près des arbres qui surplombent la première cascade et le bassin sans s’y arrêter.

La descente est raide.

Il n’a pas envie de jouer avec le feu.

Qui viendrait à son secours s’il venait à s’y rompre les os ?

Pas grand monde en vérité.

Quelques mètres encore qu’il avale d’un pas tranquille.

Il parvient à une autre cascade, moins imposante, moins belle que la première.

Qu’importe !

C’est elle qu’il a élue il y a bien longtemps.

– Puisque les champignons me boudent, autant passer aux choses sérieuses. Nous sommes en nouvelle lune, il est temps d’initier le rituel.

Les elfes qui l’entendent n’en croient pas leurs oreilles.

Qu’est-ce que cette histoire encore ?

Ebahis, ils le voient sortir tout un matériel de ses poches : un petit couteau en forme de serpe, une bougie et des allumettes, une feuille de papier et un crayon, un flacon ambré.

Ca alors… Le nécessaire complet pour effectuer un rituel magique !

Son mouchoir blanc parfaitement repassé trouve naturellement sa place sur un vaste rocher plat posé au bord de l’eau. Il y installe le reste de ses affaires tranquillement, sans soupçonner qu’une multitude de regards ne perdent rien de chacun de ses gestes.

Il prend un peu d’eau dans ses mains en coupe, la verse sur ses cheveux, recommence et se la passe sur le visage.

– Eau vive du ruisseau, toi qui m’a fait naître et renaître à moi-même, purifie-moi !

Il allume la bougie.

– Que la Lumière qui baigne cet endroit pénètre chacune de mes cellules et me renouvelle entièrement !

Il débouche le petit flacon avec délicatesse.

– Que le vin des églantiers de cette forêt vienne abreuver mon âme !

Face au ruisseau, visage prisonnier d’un rayon de soleil, il en avale une gorgée, laissant les saveurs sauvages et sucrées envahir sa bouche.

Il s’agenouille avec quelques difficultés devant la feuille de papier, se saisit du crayon.

Son regard se perd dans le paysage alentour.

On dirait qu’il se déconnecte de lui-même, qu’il se branche à quelque chose de plus vaste encore, que son esprit se fond dans l’univers.

Son corps est là mais lui est loin.

Merlin l’observe depuis un arbre proche, transformé en corbeau.

Pour lui-même, le mage commente intérieurement.

– Pas mal !

S’il le pouvait, il se caresserait la barbe.

En voilà un avec qui il lui serait plaisant de travailler…

Sans prendre garde à ce qu’il écrit, l’homme laisse aller le stylo sur la feuille.

Ecriture intuitive.

Au moins sait-il entrer en état méditatif et lâcher prise, faire taire son ego.

Merlin incline la tête du haut de son perchoir, essaie de lire ce qu’il écrit sans y parvenir toutefois.

Il hésite encore.

Puis soudainement, le corbeau se lance dans le vide et descend en planant.

Il se pose, bravache, à côté du feuillet.

– Ah, un langage humain ! Nous ne sommes pas partis aussi loin que je l’aurais pensé. Retour à la case départ. Je vais pouvoir m’en retourner à Brocéliande.

Sur le papier, les mots se forment les uns après les autres.

« Mère-Veilleuse qui sans cesse se renouvelle,

Je me retrouve une fois encore sous ton regard aimant,

Baigné dans l’eau clair du ruisseau et le feu du soleil.

Merci de bien vouloir offrir un peu de ta magie au monde.

Merci d’apporter de l’amour dans ce monde moribond, d’en déposer des graines dans le coeur des hommes.

Merci pour l’abondance et la générosité de ta sœur Gaïa.

Et merci pour la vie. »

Son regard revient en présence.

La conscience du vieil homme est de retour dans son enveloppe charnelle.

Il s’essuie les yeux d’un geste las.

– Il serait grandement temps pour moi de transmettre tout cela. Je me fais trop vieux pour la charge. Les années m’ont usé.

Il prend la feuille entre ses doigts noueux et lit ce qu’il y a écrit.

– Ah oui… Merci ! Si le monde éprouvait un peu de gratitude pour tout ce qui lui est déjà offert…

Il brûle la feuille de papier à la flamme de la bougie et scelle ainsi son rituel.

Ses affaires reprennent le chemin de ses poches après qu’il ait plongé la bougie dans l’eau claire pour en figer la cire.

Merlin s’envole et descend le sentier qui longe la ravine en slalomant entre les arbres.

– Ici, c’est bien. Il y a de la place pour une première rencontre.

Le mage reprend son apparence initiale. C’est sous les traits d’un druide qu’il veut lui apparaître. Longue barbe blanche et longue robe. Regard toujours aussi perçant.

Là-bas, près de la cascade, les elfes ont compris que le vieil homme est aussi proche qu’eux de la nature environnante. Sa magie n’est pas aussi puissante que la leur mais tout aussi sincère.

Il prend encore le temps de déposer un biscuit au miel et une poignée de graines dans le creux d’un rocher avant de s’en aller.

– Offrande au Petit Peuple… Comme un dernier « Merci ! » pour votre protection. Sans vous, petits amis, ce monde ne serait pas si beau.

Les fées se mettent à chuchoter entre elles.

– Comment sait-il que nous sommes là ?

– Il n’en a aucune certitude. Il choisit de le croire.

Le vieil homme se redresse en prenant son temps, une main appuyée sur sa cuisse, l’autre sur son bâton.

Le craquement de son genou se fait entendre loin aux alentours.

– Allons ! Maintenant, il faut remonter… »

A suivre dans le tome 3 des aventures de « Olivier et le Petit Peuple ».

En lumière du cœur,

Véronique Vauclaire

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